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Champs d'expansion sur le Foron

Le Contrat de rivière

Le contrat de rivière est un accord technique et financier réunissant l’Etat français, la région Rhône-Alpes, le canton de Genève, le département de la Haute-Savoie, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et les usagers du bassin franco-genevois. Le contrat de rivière du Foron a été signé le 22 janvier 2004, pour une durée de 6 ans. Il est piloté par le SIFOR, syndicat intercommunal d’amélioration du Foron présidé par Mme Renée Magnin, maire de Gaillard.

Il vise à

  • l'assainissement et l'amélioration de la qualité des eaux

  • la protection des biens et des personnes

  • la restauration et la mise en valeur du milieu aquatique

  • l'entretien, le suivi et la communication

L'Adifor ne peut que louer les travaux entrepris visant à rendre au Foron une partie de son caractère naturel. Les exemples sont de plus en plus visibles : Gaillard, Vallard, Ambilly, Ville-la-Grand, etc.


De même des actions ont été entreprises pour tenter de définir les sources des polluants, de les contrôler et de les supprimer.

Cependant, dès ses débuts, l'Adifor a fortement suspecté le volet concernant la "protection des biens et des personnes" d'être le faire-valoir de la volonté d'effacer de la carte des risques naturels toute une partie de zones actuellement inondables. Il s'avère en effet que si les risques d'inondation sont supprimés ou tout le moins fortement diminués par la construction d'un ou plusieurs ouvrages visant à retenir les eaux, grand nombre de surfaces deviendraient constructibles.

Après de longues enquêtes, puis le questionnement public des autorités, les doutes de l'Adifor se sont confirmés.

L'Adifor ne remet pas en question le caractère fougueux du Foron. Les Villamagnains, notamment, se souviennent de ses réguliers débordements. Il n'en reste pas moins que les inondations, pour autant qu'elles ne mettent pas en danger les personnes, sont un facteur naturel avec lequel l'homme doit apprendre à vire. Vouloir dominer l'eau à tout prix et au profit de la construction immobilière, c'est s'exposer à des dangers certainement plus grands encore.

Champs d'expansion sur le Foron - Projets d'aménagement sur le Foron (2000-2007)

Aménagements prévus pour la réduction des crues en zone urbaine

A l'origine, le contrat de rivière prévoyait un bassin unique, formé par la construction de digues de 6 à 7 m de hauteur et d'une longueur de 800 m sur le seul site de Marsaz (Ville-la-Grand).

En 2006, l'Adifor a alerté le conseiller d'Etat genevois Robert Cramer sur ces projets de digues qui, selon l'Association, allaient à l'encontre des buts premiers du Contrat de rivière de renaturation. Elle a également mis en avant auprès de l'ensemble des autorités françaises et suisses le danger potentiel que représentait un bassin de 250 000 mètres cubes à moins de 500m de zones urbaines à forte densité d'habitants. Un tel bassin aurait été bien plus dangereux en cas de rupture de digue que l'existence même des inondations connues de mémoire d'homme, qui, elles, n'ont jamais mis en danger la vie de quiconque.


Par la suite, le canton de Genève a demandé une nouvelle étude hydraulique qui a conclu que les données de l'étude précédente étaient en partie erronés ou exagérés. Les conclusions permettaient donc d'envisager des solutions moins destructrices pour l'environnement et les terres agricoles.

En 2007, 2 nouveaux scénarios étaient présentés dont le but est l'homogénéisation du gabarit à l'aval de Marsaz à 40 m3/s avec la prise en compte d'un projet de champ d'expansion des crues à Puplinge :

  1.  Un bassin à Marsaz, composé d'une digue de 3,7m avec vanne dynamique

  2.  Optimisation des champs d’expansion y compris à Marsaz : casiers constitués de diguettes de hauteurs variables comprises entre 1.5m et 2.25m sur 5 tronçons.

Cette solution présentait l'avantage d'offrir de nombreux champs d'expansion des crues tout en préservant au mieux les terres agricoles exploitées. Elle avait par contre le désavantage de son coût et des nombreux lieux d'intervention. A la demande de la commission hydraulique, un scénario intérmédiaire a été étudié.

Champs d'expansion sur le Foron - Marsaz et Juvigny

Juvigny - Marsaz

En 2008 un scénario intermédiaire a été validé par le SIFOR. Les travaux pour l'ensemble du projet sont prévus pour 2010 côté français.

  • Lac de machilly: création d’un merlon déversoir de 50cm entre la sortie du lac et la voie ferrée

  • Juvigny: création de 2 digues de 2,5m de hauteur maximum totale ou moins si plusieurs digues ou aménagement de bassins en rive droite

  • Marsaz (Ville la grand): création d’une digue de 3.15m de hauteur maxi totale avec vanne statique

  • Aménagement d'un champ d'expansion des crues à Puplinge - programmation non encore déterminée

Il s'agit du plus important projet du Contrat de rivière. Il est prévu de créer plusieurs bassins écrêteurs de crues sur les sites de Juvigny et de Marsaz.
Cette solution est moins dommageable pour les terres agricoles et le paysage, il est également moins dangereux en cas de rupture que le premier projet de bassin unique à Marsaz. Si, dans les termes, il paraît louable ("protection des biens et des personnes"), l'Adifor est toujours opposée à ce projet qui vise essentiellement à la levée du plan de prévention des risques sur des zones actuellement inondables et qui deviendraient ainsi constructibles.

L'avis de l'ADIFOR

Ces aménagements visent à réduire l'impact des inondations possibles en aval du lieu-dit Marsaz, en zone urbaine.

Mais dans quel but ?

A connaissance humaine, les inondations du Foron n'ont jamais mis en danger la vie de quiconque. Or, le but de ces aménagements, au dires mêmes des autorités, est de modifier, voire lever, la zone bleue, risque modéré, du plan de prévention des risques* (PPR).

Encore, faut-il pour que les aménagements ne deviennent pas un danger. Pour ce faire, il faut en premier lieu que toute construction dans le lit mineur des rivières soit interdite. Or c'est justement ce que l'on veut permettre par la modification du PPR. Que les zones actuellement constructibles soient limitées, cela ne fait aucun doute, mais faut-il pour autant autoriser les constructions dans des zones actuellement inondables qui deviendraient constructibles par l'aménagement de digues ?

Trop nombreux, sont les exemples d'aménagements effectués dans passé dans le but de construire toujours plus dans des zones inondables et qui ont non seulement mis en danger la population, mais tué. Malgré toutes les garanties et les efforts de communications nous assurant que les digues seront régulièrement entretenues, contrôlées, vérifiées... qu'en sera-t-il à l'avenir, dans 10, 50 ou 100 ans et que l'on aura oublié qu'il fallait le faire, ou simplement que l'on trouvera que c'est trop cher ? 

L'ADIFOR reste donc opposée à toute modification du plan de prévention des risques liée à ces aménagements qui permettraient la construction d'habitations en zones actuellement inondables, et par là, elle n'est pas favorable à la construction d'ouvrages dans ce but.

En revanche, l'ADIFOR est bien entendu entièrement favorable et soutient largement tous travaux ou aménagements visant à la remise en état du Foron dans son cours le plus naturel possible. De même toute proposition visant à recréer les zones humides et marais asséchés autrefois doit être soutenue. Non seulement les zones humides peuvent servir en partie d'éponges aux crues, mais en plus elles sont un gage de biodiversité faunistique et floristique.

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* La carte des risques peut être consultée sur le site Internet Cartorisque, sur laquelle il est possible de zoomer sur toutes les communes concernées.

barrage ecreteur

Projet initial - Marsaz

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